Le mot aphasie vient du grec « phasis » (φασισ) qui signifie « parole ». Le préfixe « a » signifiant une absence ou une perte, l’aphasie veut donc dire « sans parole », « absence de parole ».
Parfois appelée « mutisme », l’aphasie est une maladie du système nerveux central, plus précisément à une lésion d’une aire cérébrale appelée « l’aire de Broca ». L’aphasie doit son nom au médecin et homme politique français Armand Trousseau à la 2e moitié du XIXe siècle qui a défini l’aphasie comme un trouble du langage, qui malgré une absence de surdité, affecterait la compréhension et l’expression du langage écrit ou oral.
L’aphasie ne signifie pas une perte totale de la parole. Etre aphasique n’implique pas d’être complètement muet puisque certains patients atteint de manière la plus légère de ce dysfonctionnement ne présentent que de petites hésitations dans l’emploi de certains mots, ou dans leur manière de s’exprimer de façon générale. A l’inverse, les patients les plus sévères présentent une perte totale du langage et de la compréhension de l’oral comme de l’écrit. L’aphasie est donc un véritable trouble du langage au sens scientifique du terme, c’est-à-dire tel que les orthophonistes les décrivent: il s’agit du cas où le patient peine à combiner ses mots dans une phrase et à comprendre le sens des mots eux-mêmes.
Une aphasie peut apparaître suite à un AVC (accident vasculaire cérébral), un traumatisme cérébral, une tumeur du cerveau, une infection cérébrale, ou une maladie neuro-dégénérative telle que la maladie ‘Alzheimer.
On distingue plusieurs types d’aphasie:
– L’aphasie de Broca: ce type d’aphasie, découverte par le chirurgien français Paul de Broca à la 2e moitié du XIXe siècle, est due à une lésion d’une aire du cerveau située dans l’hémisphère gauche pour les droitiers (et inversement pour les gauchers) dont le rôle consiste à mettre en place les schémas corporels moteurs du langage. Cette aire a été baptisée « aire de Broca », en référence à celui qui l’a découverte.
–L’aphasie de Wernicke, découverte par le neurologue allemand Carl Wernicke, un contemporain de Broca, consiste également à une atteinte de l’hémisphère gauche (pour les droitiers), mais située cette fois dans le lobe temporal situé sous le cortex auditif, aire destinée à la compréhension du langage. La différence de cette pathologie par rapport à celle mise en avant par Broca est qu’elle se distingue en 2 grands types: soit le patient présente des troubles phonémiques (déformation des mots), ou des néologisme (déformation des syllabes créant un mot inexistant); soit le patient présente des troubles sémantiques où des mots sont substitués à d’autres, proches de sens.
Il existe de nombreux autres types d’aphasie, listés par Wernicke appelée « Classification de Wernicke-Lichteim« , tels que l’aphasie de conduction (difficulté à répéter certains mots ou phrases), l’aphasie trancorticale motrice (le patient parle peu, et uniquement en phrases courtes), l’aphasie transcorticale sensorielle (langage fluent avec quelques paraphrases sémantiques), et l’aphasie mixte mêlant l’aphasie de Broca et celle de Wernicke.
D’autres formes, plus graves, ne sont pas listées dans cette classification, telles que l’aphasie amnésique et l’aphasie globale (perte totale de la compréhension).
Comment dépister et traiter l’aphasie en allant chez l’orthophoniste ?
L’aphasie en allant chez un orthophoniste peut être et rééduquée par la reconnection des voies nerveuses, notamment par une thérapie connue sous le nom de « thérapie mélodique et rythmée ».